dimanche 4 janvier 2009

Vestige de l’humanité en danger au Rouret


Il y a environ 5000 ans, l'ensemble du territoire français était occupé par l'homme, et a laissé des vestiges de sa présence que nous pouvons trouver sous forme de dolmens, menhirs et tumulus. Cette période préhistorique ou Néolithique (âge de pierre polie) va des années 8500 à 2500 avant Jésus-Christ.


Aujourd'hui, nous pouvons recenser 33 de ces monuments dans le département des Alpes Maritimes, dont l'un est situé sur la commune du Rouret, quartier Clamarquier. Le Dolmen de Clamarquier (du breton dol=table et men=pierre) date de 2500 ans avant Jésus-Christ de la période Chalcolithique (Age du Cuivre) ère transition du Néolithique et couvrant la période 3300 à 1800 ans avant Jésus-Christ. Il est composé de 3 grandes dalles de pierre, la plus importante constituant le mur arrière de 2.20m x 1.10m. La dalle massive qui couvrait la chambre et servait de plafond n'existe plus. Les fouilles archéologiques furent réalisées par les archéologues P. GOBY de Grasse en 1935 et M. COURTIN en 1962. GOBY trouva un crâne, quelques ossements, des outils de pierre et des fragments de poteries. Le dolmen est tourné vers le sud-ouest.


La civilisation responsable pour ces monuments de pierre était une société où l’on retrouve les débuts de l’agriculture et de l’élevage des animaux. Un peuple agraire, que l’on présume, d’origine Celtique, et dont les membres ont développé une société culturelle et religieuse dans laquelle ils élevaient de grands monuments de pierre massifs, les plus anciens peuvent être trouvés en Bretagne. Plusieurs théories existent quant à l'existence de ces monuments massifs, l’une d’elles étant qu’ils servaient à observer les étoiles, ou l'hypothèse largement répandue est celle d'un lieu de sépulture ou un lieu de cérémonies avec un culte rendu aux ancêtres de la communauté. Les dolmens sont trouvés en des lieux remarquables, et pouvaient aussi marquer l'emprise de la communauté. Aucune theory n ‘a été complètement confirmées, mais on pense généralement que cette société avait des connexions très grandes avec le soleil et la lune.


La tranquillité dont a bénéficié le dolmen et son terrain jusqu'a aujourd'hui, est malheureusement rompue depuis peu. Une partie de la propriété sur laquelle repose le dolmen a été vendue en 2006 et une maison y a été édifiée. En 2007, les propriétaires tentaient de construire une clôture placée sur le dolmen, même après avoir été informé qu’ils n’avaient pas le droit d’altérer un site archéologique. La Mairie du Rouret en a été informée mais elle n'a pas montré un grand intérêt et L'Association pour la Protection du Dolmen de Clamarquier a du la pousser pour qu’elle intervient.


En 2008, l'autre partie de la propriété sur laquelle subsistent les restes du dolmen, et appartenant à une succession, a été également l'objet d’une demande de permis de construire. Les propriétaires de ce terrain aimeraient y faire construire un domaine d’habitation et la Mairie voudrait y faire construire une route. En conséquence le dolmen serait en danger d’être profondément altéré ou détruit.


Ce terrain est d'une beauté magnifique abritant des espèces protégées d’orchidées sauvages, des anciennes réstanques, des oliviers, chênes truffes, de nombreuses plantes indigènes. Le tout menacé par un projet de développement à courte vue, mais étant une propriété privée il sera difficile, si non impossible, d’empêcher complètement l’épandage de béton sur ce terrain.


L'Association pour la Protection du Dolmen de Clamarquier est en relation avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Aix-en Provence pour protéger le dolmen avec pour objectif de le faire classer. Un dolmen existe à Roquefort les Pins mais il a malheureusement été gravement endommagé par une construction, ce qui pourrait être le sort réservé au Dolmen de Clamarquier si personne n’intervient. Pour l’instant le permis de construire demandé par les propriétaires du terrain a été bloqué, mais il y aura une autre demande dans le future proche. L’Association demande La Mairie du Rouret et au Service Régional d'Archéologie un classement du Dolmen de Clamarquier avec une conservation du terrain englobant le dolmen comme patrimoine pour les générations à venir. APDC restera dédiée à son objectif de préserver notre mémoire, notre histoire, nos racines et notre futur.

L'Association remercie Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes-Maritimes pour son soutien et son aide concernant la conservation du Dolmen de Clamarquier.


Pour plus de détails, veuillez contacter :

Association pour la Protection du Dolmen de Clamarquier (APDC)

E-mail : dolmendeclamarquier@orange.fr


Présidente ▪ Gilda CAMUTO

Vice Présidente ▪
Joyce MCNEILL

Secrétaire ▪
Bruno GEORGES

Trésorier ▪
Ken MCNEILL

3 commentaires:

  1. L'importance de préservation des sites historiques peut sembler inutile dans notre monde moderne. Je vous offre une citation du site national archéologique aux USA qui exprime mieux que moi, les raisons pour lesquelles on doit essayer de préserver ces sites. "Looting is just one of the forces that are destroying our archaeological record. Modern development and natural forces such as erosion and rising sea level also take a toll each day. If the present rate of archaeological destruction continues, there may be no more sites to preserve in much of the world in 50 to 100 years. Because archaeological sites form an irreplaceable resource, we who are alive today are responsible for saving this valuable record, and archaeologists must sound the warning. If we do not meet this obligation, the incomplete knowledge gained up to now and in the very near future must suffice for the rest of time."

    Une lourde responsabilité! Commencons alors avec notre petite dolmen dans notre petite commune...

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  2. Il semble que les archéologues aixois qui sont responsables du patrimoine régional ne sont pas très sérieux...ou la mentalité "fonctionnaire" a envahit leurs esprits. Déjà, cette personne avait un congé de 2-3 semaines pendant Noël, impossible d'avancer le schmeilblich. Puis, elle ne revient pas qu'en février? Quel boulot--comment peut-on s'inscrire?

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  3. Au Rouret Le maire nous exige de preserver les chênes, les pins, les truffes...

    Pour le maire, mieux avoir une village sans vitesse, sans bruit, sans vie...il ne faut pas chercher les commerces le samedi ou dimanche (outre que les agents immobilier bien sur)....

    Mais dès qu'il y a un terrain a exploiter, le maire donne les droits, assez facile pour lui d'oublier le patrimoine quand il y a des euros à gagner...

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